Résumé : Nous avons constaté un écart entre le ratio I/P réel dans les unités de soins intensifs et celui recommandé via l'échelle Nursing Activities Score (NAS), ce qui entraîne une charge de travail importante pour les infirmières aux soins intensifs. Cette surcharge de travail varie d'un hôpital belge à l'autre. Il est donc crucial de réviser les normes en matière de personnel infirmier en soins intensifs et d'adapter les effectifs en fonction d'une mesure objective de la charge de travail. Des mesures spécifiques doivent également être envisagées pour les situations de crise, telles qu'un ajustement temporaire du nombre de patients par infirmière afin de garantir des soins de qualité.L'augmentation de la charge de travail des infirmières en soins intensifs a des répercussions négatives sur la mortalité des patients dans les hôpitaux, ainsi que sur la durée de séjour et les coûts hospitaliers qui en découlent. Cette diminution de la qualité des soins est liée à une augmentation des soins infirmiers inachevés lorsque la charge de travail est élevée. Afin de garantir des soins de qualité et l'égalité d'accès à ces soins, il est important que les autorités surveillent régulièrement la prévalence des soins infirmiers inachevés en soins intensifs pour détecter toute détérioration potentielle de la qualité des soins dans certains hôpitaux.La charge de travail en soins intensifs est un élément crucial pour le bien-être des infirmières qui y travaillent. La pandémie de COVID-19 a accentué les problèmes existants, tels que le risque de burnout et de turn-over chez les infirmières. Pour pallier cette situation, les directions hospitalières devraient créer une véritable culture et pratique valorisant la qualité de l'environnement de travail pour le personnel infirmier. Un soutien psychologique adapté devrait être mis en place pour les infirmiers travaillant en USI, avec une attention particulière durant les périodes de crise. Pour faire face à la pénurie actuelle de personnel infirmier, il est crucial de revoir l'organisation des soins intensifs, notamment en créant des unités de middle care. En outre, il est nécessaire de revoir les règles de financement des soins intensifs en s’appuyant sur une évaluation de la sévérité des cas traités dans chaque USI et sur une évaluation objective de la charge de travail du personnel infirmier afin de répartir les ressources entre les hôpitaux.