Travail de recherche/Working paper
Résumé : J’ai découvert Jean-Marc Jancovici en 2013. Professeur à l'Université Libre de Bruxelles, j'avais décidé quelques années auparavant de réorienter mon cours d'Economie politique et mon séminaire de Science & Technologies vers la problématique climatique. Il m'était en effet apparu que cette question et plus particulièrement la transition énergétique seraient au coeur du XXIème siècle dans lequel s'engageaient mes étudiants de l’Ecole Polytechnique et de la Solvay Brussels School of economics and management. Jancovici, avec ses talents pédagogiques, était bien placé pour les informer et les soutenir dans la compréhension des mécanismes complexes du climat et de l’énergie. Avec en plus une dose judicieusede scepticisme critique sur les bienfaits de la croissance économique quantitative et du libéralisme à tout crin qui me paraissait bien utile aux futurs ingénieurs, entrepreneurs et cadres supérieurs auxquels je m’efforçais de transmettre un peu de mon expérience. Jancovici devînt donc un familier de mes cours et séminaires au travers de ses livres, écrits et vidéos. Avec le temps toutefois mon esprit critique commença à s’aiguiser lorsqu’à la lecture de « Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie » (2015, éditions Odile Jacob)je me rendis compte que nombre de chiffres et faits cités par Jancovici ne correspondaient pas à ce qu’un esprit scientifique bercé au libre-examen pouvait vérifier dans les statistiques et publications fiables. Et j’ai ensuite dû constater, progressivement, que Janco s’écartait des vérités incontestables pour laisser cours, tout aussi progressivement, à quelques obsessions convergentes :• le lien mécanique entre produit, bien-être humain, machinisme et énergie (par essence fossile) ;• l’obsession nucléaire et, en conséquence, la supériorité du modèle énergétique français sur toutle reste du monde ;• et ensuite, presque mécaniquement, l’obsession anti-renouvelables et en particulier antiéolienneset leur ridiculisation.