par Brogniez, Laurence 
Editeur scientifique Planté, Christine;Thérenty, M-E
Référence Féminin/masculin dans la presse du XIXe siècle, Presses universitaires de Lyon, Lyon, page (201-220)
Publication Publié, 2022

Editeur scientifique Planté, Christine;Thérenty, M-E
Référence Féminin/masculin dans la presse du XIXe siècle, Presses universitaires de Lyon, Lyon, page (201-220)
Publication Publié, 2022
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : | Le Salon, terme qui désigne à la fois un lieu et un genre journalistique, a été fréquenté et investi par de nombreuses femmes critiques au XIXe siècle. Lieu d’exposition au sens large – puisque les visiteuses y étaient objet de regard comme les tableaux –, il se présente comme un véritable carrefour de discours et de représentations où les salonnières étaient invitées à prendre position vis-à-vis de l’éventail d’icônes féminines que leur proposaient les peintres, dont le corps féminin, souvent, constituait le sujet de prédilection. Renvoyées à leur propre image, et à la perception qu’elles avaient d’elles-mêmes, de leur corps comme de leur rôle social, les critiques étaient en effet poussées à s’interroger sur leur condition de spectatrices, mais aussi de femmes. Dans cette perspective, les comptes-rendus de Salons étaient pour elles autant d’occasion de discuter, sous prétexte de discours esthétique, des prescriptions et des contraintes sociales qui pesaient alors sur le corps, l’apparence et les canons de beauté. Le portrait et le nu furent parmi les genres les plus commentés par les salonnières, certaines usant de la critique d’art comme mode de contournement de la censure contraignant le discours féminin, même si peu d’entre elles osèrent s’affronter directement à la question du nu. Ce fut pourtant le cas de Marc de Montifaud, qui y consacra une série d’articles dans l’éphémère revue artistique qu’elle dirigea, L’Art moderne (1875-1876).Nous essaierons, au travers d’une série d’exemples empruntés à la presse du XIXe siècle (entre 1830 et 1880), d’analyser les modalités et l’évolution de ce discours sur le corps dévoilé, mais aussi ses stratégies rhétoriques et ses implications sociales. Parmi ces exemples, outre ceux, très modernes, de Montifaud, nous évoquerons des textes de Mme Aragon, d’Alida de Savignac, de Lina Jaunez ou de Judith Walter. |