Article révisé par les pairs
Résumé : Depuis le début des années 2000, des associations de développement local, les shorâ yâri, maillent les quartiers de Téhéran. Bien que leurs membres soient élus, l'engagement au sein de ces organisations se déploie principalement dans un registre dépolitisé de la bienfaisance, façonné par des socialisations religieuses plurielles. Cas limite d'ONG confessionnelles, les shorâ yâri se révèlent ainsi être un riche observatoire, par le bas et par la marge, des nombreuses manières dont le religieux façonne l'engagement dans le social et les rapports au politique. La porosité et la polysémie du registre religieux qui caractérisent leur fonctionnement invitent à remettre en question les grilles de lecture habituelles qui opposent de manière rigide l'État et la société civile, le politique et l'associatif.