par Stuyck, Hans
Président du jury Destrebecqz, Arnaud
Promoteur Cleeremans, Axel ;Van den Bussche, Eva
Publication Non publié, 2023-01-12
Président du jury Destrebecqz, Arnaud
Promoteur Cleeremans, Axel ;Van den Bussche, Eva
Publication Non publié, 2023-01-12
Thèse de doctorat
Résumé : | Throughout the history of man, Aha! or eureka experiences (i.e., the sudden realization of the solution to a vexing problem) have mesmerized scientists and laypeople alike. What makes these sudden, effortless insights so peculiar is their contrast to everyday non-insight problem solving that typically unfolds step-by-step and depends on the exertion of effort. Although there is no doubt that insight feels radically different from non-insight, extant theories are still unable to clarify why insight feels so different than non-insight and whether insight's driving mechanisms are distinct from those underlying non-insight. Generally, it is argued that insight results from a profound shift in how the problem is mentally represented, from a bad to a good problem representation (i.e., restructuring). All of a sudden, the puzzle pieces click together, and the solution pops into the mind. Still, how one reaches this restructuring is still debated. Some argue that restructuring results from unconscious processes triggered by the feeling of being stuck in the solution search (i.e., impasse). Others propose that restructuring is solely or mainly attained by conscious processes honing in on the solution, similar to non-insight processes. From this, it becomes clear that the dissociation between insight and non-insight is crystal clear in certain respects but fuzzy in many others. We conducted four studies to further unravel how insight differs from non-insight on a phenomenological, behavioral, and cognitive dimension. In all studies, participants solved puzzles from the compound remote associates test (CRA) and they classified solved CRA puzzles as being solved with insight or non-insight using self-report. Phenomenologically, our results showed that insight was more often associated with pleasurable feelings (e.g., happiness) and solution certainty than non-insight. Insight solutions also occurred more suddenly and were experienced more intensely than non-insightful ones. Behaviorally, we mostly observed that insight solutions were more often correct than non-insightful ones (i.e., the accuracy effect). However, sometimes this accuracy effect became unstable when the phenomenology of insight (e.g., insight intensity) was controlled for. The time to obtain the solution proved to be an unreliable feature to dissociate insight from non-insight. Across our studies, insight solutions were sometimes obtained faster, sometimes slower and sometimes equally fast than non-insightful solutions. Cognitively, the feeling of impasse was experienced more often for non-insight than for insight. Although this seemed contradictory, we argued that perhaps milder forms of impasse, such as temporary states of cluelessness, might be more important. Indeed, we found tentative evidence that milder forms of impasse were more prevalent for insight than non-insight. The experience of restructuring was more related to insight than non-insight. However, the proposed impasse-restructuring-insight sequence occurred only rarely and equally often for insight and non-insight. It, therefore, seems unlikely that this is the sole trajectory leading to insight. Several of our findings supported the notion that insight is more reminiscent of an unconscious process where the solution pops into awareness in an all-or-none fashion. In contrast, non-insight was found to entail deliberate thought, gradually progressing toward the solution. However, sometimes non-insight-like patterns also preceded insight. Moreover, we found that both solution types were negatively related to prefrontal functionality as indexed by vagally mediated heart rate variability (vmHRV). We argued that these inter-individual differences in vmHRV mainly reflected inhibitory control. In the CRA test, too much inhibitory control might counteract one's ability to think of remote associations, thereby hampering the solution search instead of aiding it. These results show that insight and non-insight sometimes are more alike than meets the eye. Based on the vmHRV study, we also validated the E4 wristband as reliable lab equipment to measure HRV in lab contexts. My dissertation showed that insight and non-insight are phenomenologically and behaviorally distinct. However, crucially, several routes seemed to lead to insight, some of which were similar to non-insight. Still, the main route to insight was an unconscious one, unlike non-insight. Current theories can only explain bits and pieces of the puzzle but not the entirety of these observations. |
De mémoire d’homme, scientifiques et autres êtres humains sont intéressés par l’Aha! ou l’expérience Eureka (le moment précis où nous trouvons la solution pour un problème difficile). C’est surtout le contraste avec la manière analytique et graduelle avec laquelle nous solutionnons nos problèmes journaliers qui rendent ces perspicacités remarquables. Malgré qu’il n’y ait aucun doute que la sensation des solutions obtenues par perspicacité est différente de la sensation des solutions obtenues par analyse, les théories existantes ne sont toujours pas aptes à expliquer pour quelle raison cette perspicacité soudaine est ressentie différemment et/ou si les mécanismes profonds sont différents à ceux de l’analyse. En règle générale, on présume que la perspicacité est une conséquence d’une réinterprétation du problème où on passe d’une interprétation erronée à une interprétation correcte. A ce moment tout se met en place et on se rend compte de la solution. Reste la question, d’où vient cette réinterprétation? Certains argumentent que le sentiment d’être dans une impasse génère ce processus inconsciemment. D’autres prétendent qu’elle est due à une recherche continue comme celle inhérente à une analyse. On peut donc déduire que la dissociation entre la perspicacité et l’analyse semble claire dans certains domaines, mais plus troubles dans d’autres. Nous avons mené quatre études afin d’examiner de quelle façon la perspicacité se diffère de l’analyse sur le plan phénoménologique, comportemental et cognitif. Dans toutes les études, les participants ont résolu une série de jeu de mots (compound remote associates test, CRA). Après chaque jeu résolu, le participant indiquait, sur base de son expérience subjective, si la solution provenait d’une analyse ou d’une perspicacité.Sur le plan phénoménologique, la perspicacité était plus souvent associée à des émotions positives (bonheur) et à la confiance en une solution, contrairement à l’analyse. Elle était aussi plus soudaine et ressentie de façon plus intense qu’une analyse. Sur le plan comportemental, nous avons constaté que les solutions ainsi obtenues étaient plus souvent correctes que celles obtenues par l’analyse (i.e. l’effet de précision). Toutefois lorsque nous avons contrôlé la phénoménologie, l’effet de précision devenait précaire. Le temps nécessaire à la résolution de problèmes ne semblait pas être un indice fiable pour distinguer les deux. Les solutions obtenues par perspicacité arrivait parfois plus vite, parfois plus lentement et parfois aussi vite que ceux obtenues par analyse. Sur le plan cognitif, une impasse était ressentie plus souvent lors de l’analyse. Ceci semble contradictoire mais nous avons argumenté que des ressentis d’impasse plus modérés pourraient être plus importants. Ainsi nous avons constaté que ces impasses étaient plus fréquentes lors d’une perspicacité que lors d’une analyse. De plus il a été démontré qu’une réinterprétation du problème était plus à la base d’une perspicacité que d’une analyse. La séquence impasse-réinterprétation-perspicacité s’est produite rarement et autant de fois pour la perspicacité que pour l’analyse. Plusieurs de nos constatations confirment que la perspicacité est plutôt un processus inconscient qui provoque l’apparition d’une solution de manière “tout ou rien” dans la conscience. A contrario, l’analyse semblait être la conséquence de recherches voulues. Occasionnellement nous avons observé qu’une perspicacité était précédée d’une recherche analytique. De plus les deux solutions étaient relatées négativement à la fonctionnalité préfrontale comme mesurée via la variabilité des battements de cœur (HRV). On a argumenté que des différences individuelles dans le HRV reflétaient probablement le contrôle inhibiteur. Dans le test CRA trop d’contrôle inhibiteur peut freiner—plutôt que faciliter— la pensée de divergence d’une personne. Ces résultats démontrent qu’une perspicacité et une analyse se ressemblent plus qu’initialement pensé. Sur base de l’étude HRV nous avons validé le bracelet E4 comme fiable pour mesurer le HRV dans un contexte laboratoire. Ma dissertation a démontrée qu’une perspicacité et une analyse sont différentes tant sur le plan phénoménologique que sur le plan comportemental. Cruciale est que beaucoup de chemins semblaient mener à une perspicacité, dont certains étaient comparable à une analyse. Ceci étant dit, le chemin le plus important vers la perspicacité était un inconscient, contrairement à l’analyse. Les théories actuelles ne peuvent qu’expliquer des petits morceaux du puzzle mais pas la totalité des observations. |