par Keomanichanh, Mimy ;Fresnoza-Flot, Asuncion
Référence Eigensinn, 1, 1, page (75-86)
Publication Publié, 2022-11-17
Référence Eigensinn, 1, 1, page (75-86)
Publication Publié, 2022-11-17
Article révisé par les pairs
Résumé : | Les études sur la mixité conjugale dans le contexte migratoire sont rarement conduites dans les pays en voie de développement, alors même que ces derniers connaissent depuis quelques années un phénomène migratoire important en provenance des pays développés, orienté vers la formation de couples mixtes. Comment les pays en voie de développement réglementent-ils cette mixité conjugale et l’immigration sur leur territoire ? Quel est l’impact de cette gouvernementalité sur la vie des migrants ? S’appuyant sur des matériaux empiriques récoltés notamment lors d’entretiens semi-directifs, cet article examine le cas des hommes migrants belges au Laos et en Thaïlande sous le prisme de la gouvernementalité au sens foucaldien. Les récits de ces hommes montrent comment leurs ressources économiques leur permettent de vivre confortablement dans leur nouveau pays, validant les stéréotypes sociaux d’opulence et de partenaires idéaux associés aux étrangers « occidentaux » (appelés « falang » au Laos et « farang » en Thaïlande). Pourtant, ces hommes migrants font l’objet d’un traitement différentiel de la part de leur État d’accueil. Tandis que les hommes belges au Laos se plaignent de l’absence d’une loi régissant la division des propriétés conjugales lors du divorce d’un couple mixte, leurs homologues en Thaïlande critiquent les règles thaïlandaises qui ne leur permettent pas d’y séjourner plus d’un an et nécessitent de disposer des ressources financières solides. Afin de faire face à cette gouvernementalité de leur pays d’accueil, les hommes belges interviewés ont notamment recours au soutien de leur épouse laotienne ou thaïlandaise. |