Article révisé par les pairs
Résumé : De nos jours, l’« Allée Verte » ne désigne plus qu’une simple voie de circulation située au Nord de Bruxelles, entre l’avenue de l’Héliport et le square Jules de Trooz. Tout citadin traversant cette rue ignore qu’il foule en réalité l’ancien site d’une des promenades publiques les plus prisées et les plus emblématiques de la capitale. De cours à vocation processionnelle à promenade urbaine populaire, l’Allée Verte prend diverses formes et fonctions au cours de son histoire. Bien qu’elle ait laissé peu de traces, cette allée-promenade plantée constitue un pan important de l’histoire urbanistique de Bruxelles. En l’occurrence, celle-ci témoigne de la transition de l’urbanisme préindustriel à l’urbanisme industriel au début du XIXe siècle. En outre, cet endroit a servi de moteur d’innovations urbanistiques en tout genre, notamment dans les domaines des transports en commun et de l’ingénierie civile. S’appuyant sur une diversité de sources (archives écrites, littérature du voyage, documents cartographiques et iconographiques) et s’inspirant des concepts de « fabrique urbaine » et de « ville subalterne », cet ouvrage explore le passé encore méconnu de ce haut-lieu de l’histoire urbaine et sociale de Bruxelles en retraçant son évolution socio-morphologique, depuis son apparition sur les berges du canal de Willebroeck dans les années 1560 jusqu’à son déclin vers la fin du XIXe siècle. En outre, cette étude de cas s’applique à reconstituer, non seulement la fabrication de cette promenade plantée dans un temps pluriséculaire, mais aussi son rôle majeur dans l’évolution urbanistique et sociale de Bruxelles.