Résumé : Cette thèse s’intéresse aux processus de création comme espace d’émergence de nouveaux langages scéniques et, notamment, corporels. À travers l’analyse des répétitions de deux compagnies de danse belges – Ultima Vez et Peeping Tom – cette étude montre la façon dont les tendances esthétiques, les stratégies de travail et les personnes qui participent à la création sont en constante interaction. Les répétitions se constituent ainsi comme un écosystème composé de processus hybrides ; c’est-à-dire des processus qui ne consistent pas à appliquer des façons de faire standardisées mais à mobiliser les éléments disponibles – tant artistiques qu’humains – comme ressources pour l’élaboration d’œuvres scéniques singulières. Les dynamiques interpersonnelles activées par ces processus seront abordées à travers la notion de « communautés de pratique ». À travers l’étude des processus du faire, de l’apprendre et de l’interagir, ainsi que des dynamiques de participation et d’engagement propres à ces pratiques, cette approche permettra de comprendre les activités créatrices en tenant compte des éléments sociaux qui les activent et qui assurent leur évolution. Cette thèse espère participer au développement des Rehearsal Studies dans le champ des Études en danse ; mais elle souhaite également contribuer à la Dramaturgie en danse, comprise comme une pratique et un processus, apportant une esquisse de réflexion sur le potentiel des méthodologies de travail – le « comment on fait » - comme positionnement éthique et esthétique dans le développement d'un processus de création.