Thèse de doctorat
Résumé : Le clan Quellinus est une famille d’artistes comptant dans ses rangs sculpteurs, peintres et graveurs. Cette étude se concentre exclusivement sur cinq sculpteurs de la dynastie, à savoir Erasmus l’Ancien, Artus l’Ancien, Artus le Jeune, Arnold et Thomas, et sur leurs ateliers à Anvers, à Amsterdam, à Copenhague et à Londres. Cette thèse s’inscrit dans une longue tradition de recherche consacrée à une dynastie d’artistes. Le fait d’étudier un clan plutôt qu’un artiste isolé constitue une démarche de plus en plus favorisée depuis quelques années, quand il s’agit d’améliorer la compréhension de la cohésion d’un groupe et d’évaluer l’importance des liens familiaux dans la création artistique. Ce travail a également pour objet, d’une part, de reconstituer le réseau européen de la dynastie Quellinus, d’autre part, de comprendre la manière dont les membres de la famille se sont transmis un bagage artistique solide d’une génération à l’autre. La thèse se compose de trois grands chapitres. Elle débute avec l’établissement des Quellinus à Anvers et la situation artistique d’Erasmus l’Ancien dans la cité scaldienne au début du XVIIe siècle. Cependant, rapidement, elle se tourne vers la figure de proue : Artus Quellinus l’Ancien. Bien que ce dernier ne soit pas le premier sculpteur Quellinus à s’établir à Anvers et à fonder un atelier familial, il est celui qui va asseoir la réputation artistique de cet atelier et qui va le rendre financièrement attractif, par l’obtention d’un flux important de commandes. Par ailleurs, Artus l’Ancien aspire rapidement à conquérir une nouvelle clientèle et à étendre son influence artistique au-delà des frontières des Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège. L’aplomb avec lequel il gère ses affaires constitue la ligne de conduite adoptée par les autres membres sculpteurs de la famille, qui recherchent également une renommée européenne. Ce premier chapitre permet, d’une part, de fixer l’importance des Quellinus dans les Pays-Bas méridionaux, et plus particulièrement à Anvers, et, d’autre part, de révéler les premiers contacts entre les Quellinus et les pays européens. Le deuxième chapitre se concentre principalement sur la figure d’Artus le Jeune et sur sa manière de diriger l’entreprise familiale. Artus le Jeune, cousin d’Artus l’Ancien, évolue à Anvers dans la seconde moitié du XVIIe siècle. La métropole, qui poursuit dynamiquement sa promotion culturelle, abonde de possibilités de commandes et compte en son sein de plus en plus de grands ateliers de sculpteurs. L’entreprise Quellinus doit donc faire face à une forte concurrence. Enfin, le dernier chapitre se concentre sur la troisième génération de sculpteurs, à savoir Arnold et Thomas, les fils d’Artus le Jeune, dans les années 1678 à 1707. Dès la fin de leur apprentissage, ces artistes migrent vers deux pays européens différents. Leur étude offre l’occasion d’exposer les milieux artistiques anglais et danois, d’analyser les productions locales et de les comparer avec celles des Quellinus. Bien qu’Arnold et Thomas ne soient plus physiquement à Anvers, ils semblent garder contact avec l’entreprise familiale car leur art témoigne d’une inclination pour l’art quellinien. En conclusion, ce travail offre une première synthèse sur les sculpteurs Quellinus en tant que groupe soudé aux influences réciproques et multiples.