Résumé : Les plantes médicinales sont très utilisées en Afrique subsaharienne. Néanmoins, la sécurité d’approvisionnement est menacée par les prélèvements excessifs et, surtout, la dégradation des habitats par les activités anthropiques. Il est urgent de développer une stratégie de conservation des plantes médicinales d’Afrique tropicale afin de garantir une sécurité d’approvisionnement à long terme. D’autre part, une meilleure intégration des plantes médicinales dans le système des soins de santé nécessite une meilleure connaissance de leur écologie, de la biologie de leurs populations, et des caractères permettant de les identifier. La présente thèse a abordé cette problématique en prenant pour cas d’étude trois espèces d’arbres et arbustes du genre Vitex (Lamiaceae) dans le Haut-Katanga (RD Congo). Le travail s’est déroulé principalement sur le terrain, dans la Plaine de Lubumbashi, dans les paysages dégradés de la forêt claire du miombo. Des relevés de végétations et la mesure de paramètres écologiques (sol) ont révélé que les trois espèces occupent des niches partiellement distinctes. L’état de conservation des populations a été évalué par la mesure de paramètres dendrométriques en relation avec la structure du paysage. Les résultats suggèrent que les populations se maintiennent dans les paysages dégradés. Sur des spécimens d’herbier, la mesure de caractères macro- et micrométriques a permis de préciser les caractères les plus utiles pour discriminer les espèces sur base de fragments végétatifs. Des outils pratiques d’aide à l’identification ont été mis au point, qui permettront de détecter des falsifications. Un risque élevé de confusion avec Oldfieldia dactylophylla (Picrodendraceae) a été mis en évidence. Enfin, la phénologie, la biologie florale et le cortège des pollinisateurs ont été étudiés sur deux espèces en sympatrie (V. madiensis et V. mombassae). Les différences nettes de morphologie florale sont corrélées à des cortèges de pollinisateurs différents et une capacité d’autofécondation chez V. madiensis, mais pas chez V. mombassae.