Résumé : Les vaccins développés il y a plusieurs décennies sont contrôlés à l’aide de méthodes standardisées qui ont généralement peu évolué depuis leur implémentation. Une partie de ces méthodes requiert l’utilisation d’animaux lors de la production et du contrôle qualité final permettant la mise sur le marché du vaccin. Ces tests in vivo sont réalisés afin de garantir l’efficacité, l’immunogénicité et la sécurité d’un vaccin nouvellement produit. Au cours de ces dernières décennies, la philosophie des « trois R » (Réduction, Remplacement et Raffinement) s’est développée parmi les scientifiques et les organisations, menant à une remise en question des tests in vivo dans l’optique de réduire les souffrances infligées aux animaux et le nombre d’animaux par test, tout en garantissant la fiabilité des résultats, ou simplement le remplacement de ces méthodes animales par des alternatives non-animales. Dans le cadre du projet VAC2VAC, plus d’une vingtaine d’organisations européennes impliquées dans les différents domaines des vaccins (recherche, production, contrôle et réglementation), se sont concentrées sur le développement, l’évaluation et la validation de méthodes alternatives innovantes et non-animales afin de remplacer les tests in vivo effectués dans le cadre du contrôle d’une sélection de vaccins. Dans ce contexte, nous avons travaillé sur les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP). Dans un premier temps, nous avons développé et validé une méthode par spectrométrie de masse permettant de quantifier la toxine tétanique produite lors de la culture des bactéries. Grâce à sa sensibilité et sa répétabilité, cette méthode pourrait remplacer la méthode actuellement utilisée, la limite de floculation, qui est une méthode peu sensible et pouvant souffrir d’une assez grande variabilité. Par la suite, nous avons caractérisé un panel d’anticorps monoclonaux ciblant les différents antigènes présents dans les vaccins DTP. Ces caractérisations permettront de sélectionner des anticorps afin de développer plusieurs tests immunologiques. Ces derniers, grâce à leur sensibilité, leur précision et leur robustesse, pourraient à terme remplacer une partie des tests in vivo actuellement réalisés. En définitive, le remplacement des tests in vivo nécessaires lors du contrôle des vaccins mènera à une réduction des coûts, liés à l’utilisation d’animaux et leur entretien, un gain de temps considérable par rapport aux durées des méthodes actuelles et surtout une réduction drastique du nombre d’animaux.