Résumé : Face aux différentes formes de violences et de stigmatisation présentes dans les favelas de Rio de Janeiro, de nouveaux modes de résistance s’organisent. Les formes classiques de mobilisations populaires se voient bousculées par des mouvements de contestation qui prennent appui sur de nouveaux outils de résistance. La pratique artistique et en particulier le théâtre jouent un rôle important dans ce domaine, en créant des espaces de dialogue, de transmission et de conscientisation. À partir de données empiriques récoltées durant une enquête de terrain de six mois dans le complexe de favelas de la Maré à Rio de Janeiro, notre travail propose de comprendre comment la pratique du Théâtre de l’Opprimé peut mener les actrices et acteurs favelados à entrer dans une lutte pour la reconnaissance de leurs droits. En s’appuyant sur un cadre théorique articulé autour de la théorie de la lutte pour la reconnaissance, cette recherche appréhende le rapport entre art, politisation et engagement militant, dans un espace marqué par la violence et la marginalisation.