Résumé : La maladie du foie liée à l’alcool correspond à un large éventail de lésions hépatiques induites par la consommation chronique et excessive d’alcool s’étendant de la simple stéatose, à la stéatohépatite et la fibrose ainsi qu’à des formes plus graves comprenant l’hépatite alcoolique, la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. La consommation excessive d’alcool est un problème majeur de santé publique et la cirrhose alcoolique est actuellement la deuxième indication la plus fréquente de transplantation hépatique dans le monde. Evaluer le pronostic des malades porteurs de formes sévères de maladie du foie liée à l’alcool est une étape capitale afin d’optimaliser leur prise en charge. L’abstinence a un impact majeur sur l’évolution des malades quel que soit le stade de la maladie hépatique. Les malades hautement sélectionnés et présentant une forme sévère d’hépatite alcoolique ne répondant pas au traitement médical peuvent bénéficier d’une transplantation hépatique précoce. Les travaux réalisés dans le cadre de cette thèse ont permis de montrer que : - Les malades porteurs d’une cirrhose alcoolique ont un moins bon pronostic et développent moins fréquemment un carcinome hépatocellulaire que les malades porteurs d’une cirrhose d’origine virale C ou secondaire à une NAFLD. - Un modèle pronostique combinant l’abstinence, le score de Child-Pugh et l’âge prédit mieux la mortalité hépatique à 5 ans chez des malades porteurs d’une cirrhose alcoolique que le score de Child-Pugh ou de MELD qui sont les scores de référence actuellement utilisés en pratique clinique. - Il est possible d’utiliser des modèles de prédiction du risque de développement d’un carcinome hépatocellulaire en tenant compte de l’impact de la cirrhose alcoolique et en stratifiant les malades en différents niveaux de risque. - L’abstinence est un facteur pronostique majeur dans la cirrhose alcoolique impactant le devenir des malades à différents stades de leur maladie y compris lors de la survenue d’un carcinome hépatocellulaire.- Deux possibilités thérapeutiques dans l’hépatite alcoolique ont été synthétisées sous la forme de méta-analyse : le G-CSF et la transplantation hépatique.