par Englebert, Jérôme
Référence Phainomenon, journal of phenomenological philosophy, 28, page (159-183)
Publication Publié, 2018-06-01
Article révisé par les pairs
Résumé : The aim of this work is to contribute to the ecological and phenomenological understanding of people with borderline personality disorder by analyzing the relation to the “limit situations”, a concept that was formulated one century ago by Karl Jaspers. This study makes it possible to go beyond the nosographic debate in which the pathological entity is often confined, by defining it as a disorder “situated” between neurosis and psychosis. The five limit-situations (which have been described by Gabriel Marcel in his introduction to Jaspers’ proposals) – namely, (1) historical situation, (2) love conflict, (3) suffering, (4) guilt, (5) and death – turn out to be crucial situations in which the limit-existence manifests itself in a specific way. In particular, we observe that the peculiarities of the experience characterizing the borderline individual’s limit situations rely on a temporality grounded on instantaneity and immediacy, and imply a specific relationship to others. Finally, the limit state seems to call into question this primordial tendency by suggesting that every man is bound to be part of time, to love, to feel guilty, to suffer and to flee this suffering, to die and to organize his life by considering such a condition of finitude.Ce travail a pour ambition de participer à la compréhension écologique et phénoménologique des personnes présentant un trouble de la personnalité borderline en analysant le rapport aux « situations-limites », concept énoncé, il y a un siècle, par Karl Jaspers. Cette étude permet de dépasser le débat nosographique auquel l’entité est souvent confinée consistant à la définir comme un trouble « situé » entre névrose et psychose. Les cinq situations-limites (décrites par Gabriel Marcel dans une introduction aux propositions de Jaspers) – (1) la situation historique, (2) le combat amoureux, (3) la souffrance, (4) la culpabilité et (5) la mort – s’avèrent être des situations cruciales dans lesquelles l’existence limite se manifeste de façon spécifique. De façon centrale, nous observons que les particularités du vécu des situations-limites du borderline reposent sur une temporalité de l’instantanéité et de l’immédiateté et impliquent un rapport particulier à autrui. Enfin, l’état-limite semble remettre en cause cette tendance primordiale suggérant que tout homme est voué à s’inscrire dans le temps, à aimer, à culpabiliser, à souffrir et fuir cette souffrance, à mourir et à organiser sa vie en tenant compte de cette condition de finitude.