Ouvrage auteur unique
Résumé : | Pourquoi Dieu se serait-il fait homme ? Y-a-t-il un lien symbolique entre Adam et le Christ ? Pourquoi pour racheter l’humanité, Dieu aurait-il décidé, même s’il disposait vraisemblablement d’autres moyens, qu’il fallait que son fils prenne une forme humaine et qu’il soit crucifié ? Et d’autre part, si la passion et la mort de Jésus sur la croix ont été décidées par Dieu afin de racheter le genre humain, pourquoi se serait-il fâché ensuite contre les Hébreux, qui somme toute, en demandant la condamnation de Jésus, n’avaient qu’incarné les instruments inconscients de ses desseins impénétrables ? Comment pourrait-on alors justifier les châtiments (la destruction de Jérusalem, la dispersion) que la colère divine leur a infligés ? Les questions que Dante se pose dans le septième chant du Paradis de sa Divine comédie, qui fait l’objet de ce petit livre, avaient donné matière, à son époque, à plusieurs subtiles disquisitions. En termes purement rationnels, il s’agit parfois d’apories conceptuelles apparemment sans issue, qui semblent aujourd’hui dépasser la frontière du raisonnable : mais les arguments dont le poète se sert reposent sur une logique et des présupposés qui appartiennent désormais à un autre temps, à une autre civilisation. Et c’est précisément cela qui fait son charme… Pour suivre son raisonnement – attribué comme d’habitude, dans le Paradis, à Béatrice – il faut s’égarer doucement dans la forêt épaisse de ses théologismes, jusqu’à parvenir au but ultime de tout le discours : la « démonstration » que même si l’expérience commune nous suggère le contraire (tout ce qui existe devant nous semble visiblement destiné à périr), le corps de l’homme, le seul parmi les êtres demeurant sous le ciel à avoir reçu le souffle vital directement de Dieu, serait éternel. |