Article révisé par les pairs
| Résumé : | Émergeant tardivement à la fin du 19e siècle, le théâtre yiddish moderne connaît son heure de gloire à l’époque mouvementée de l’entre-deux-guerres. D’abord apparu en Europe centrale et orientale sous la plume d’une multitude d’auteurs issus d’un Yiddishland imaginaire, il gagne l’Ouest à travers les représentations de troupes itinérantes venues y évoquer le passé ancestral devant un public d’immigrés juifs désireux de retrouver leurs racines ou la mémoire nostalgique d’une culture abandonnée de force. Malgré l’apparition tardive du théâtre yiddish professionnel, le Juif semble maîtriser, par propension naturelle, l’instinct du jeu, et partant, la « théâtralisation » de sa propre identité. Cette contribution est basée sur une thèse doctorale en cours d’élaboration : Le théâtre yiddish de l’entre-deux-guerres en capitales d’Europe occidentale (Paris, Bruxelles-Anvers, Amsterdam) : essai d’ethnoscénologie transnationale et diasporique de la yiddishkeyt, en cotutelle Sorbonne Université (Paris IV) et Université libre de Bruxelles (soutenance en juin 2022). Elle cherche à faire la part des choses entre inclinaison naturelle et compétence acquise dans « l’incarnation » du yiddishisme – la yiddishkeyt – sollicitant la « justesse des gestes » (Jousse, 1974) comme aboutissement de sa quête de vérité. |




