par Emaure, Clair
Président du jury Vander Gucht, Daniel
Promoteur Lenain, Thierry
Publication Non publié, 2021-12-16
Président du jury Vander Gucht, Daniel
Promoteur Lenain, Thierry
Publication Non publié, 2021-12-16
Thèse de doctorat
Résumé : | Au travers d’une étude critique, cette thèse de doctorat traite de la relation entre la fiction et le projet dans l’œuvre d’Alain Bublex. Elle se fonde sur une étude préliminaire des archives de l’artiste, suivie à partir de 2014 de discussions régulières. Une attention particulière est portée aux aspects techniques du travail : techniques de conception, matériaux et savoir-faire mobilisés, opérations de façonnage, statut de la pratique.Alain Bublex fut designer chez Renault pendant près de dix ans. En basculant dans le monde de l’art au début des années nonante, il tourne le dos à une conception classique de l’activité de conception pour développer des projets fondés sur le double impératif de ne rien inventer et de ne rien réaliser : d’une part il revisite des idées existantes, conçues par d’autres ou empruntées au grand répertoire de l’ordinaire, d’autre part il n’aboutit jamais ses projets, se contentant de donner un regain de visibilité à une idée sans envisager une mise en œuvre ou une production. Ces projets, en mettant de côté deux fondements essentiels de la définition courante du projectif que sont l’invention et la réalisation, invitent à reconsidérer certains problèmes de définition, notamment pour ce qui concerne la frontière poreuse qui sépare imaginaire fictionnel et imaginaire projectif. Nombre de projets de Bublex présentent en effet une dimension fictionnelle ; en même temps, ils doivent être distingués de formes fictionnelles plus classiques, notamment littéraire, théâtrale ou cinématographique. La thèse propose d’envisager un régime interprétatif mixte, associant le projectif et le fictif.Un autre enjeu de la recherche est de situer les objets d’étude par rapport aux idées auxquelles ils empruntent. Ceux-ci sont envisagés dans une perspective élargie, non réductible à l’art, les conduites imitées renvoyant à des registres de pratiques bien identifiés (cadre d’étude scientifique et technique, invention individuelle ou collective, cadre d’usage) qui impliquent non seulement une réflexion sur les formes, mais encore sont attachés à divers cadres d’inscriptions : tous appellent un usage, suppose l’adoption de postures d’énonciation et de réception, renvoient à une diversité de statuts endossés par l’auteur, confiés aux visiteurs d’exposition, ainsi qu’aux praticiens imités.Enfin, les projets de Bublex s’inscrivent dans un monde de l’art constitué et participent d’une tradition projective bien établie dans l’art depuis les années 1960 ; l’étude les situe dans l’histoire de l’art. Sur le plan d’une réflexion esthétique plus large, elle souhaite également montrer que les conduites projectives dans l’art peuvent fournir des outils précieux pour la compréhension de certains usages de la représentation, mobilisés notamment pour produire des fictions et des projets. |