par Vercauteren Drubbel, Alizée
Président du jury Moreno, Christophe
Promoteur Beck, Benjamin
Publication Non publié, 2021-11-17
Président du jury Moreno, Christophe
Promoteur Beck, Benjamin
Publication Non publié, 2021-11-17
Thèse de doctorat
Résumé : | Une métaplasie se définit comme le remplacement d’un type cellulaire par un autre dans le même tissu. Les métaplasies cylindriques de l’œsophage sont caractérisées par le remplacement de l’épithélium squameux de l’œsophage par un épithélium cylindrique ressemblant à celui de l’estomac et/ou de l’intestin. La cellule à l’origine de ces métaplasies est cependant encore sujette à débat. Jusqu’à présent, des études ont montré que ces métaplasies seraient plutôt la conséquence d’une compétition entre l’épithélium cylindrique et l’épithélium squameux. Or, une étude récente a montré que la transdifférenciation de certains kératinocytes pouvait conduire à la formation de métaplasies in vivo, mais que les cellules de l’œsophage en étaient incapables. Ceci soulève donc la question de la plasticité des cellules de l’œsophage in vivo et de leur capacité à changer leur programme de différenciation.Afin d’étudier la plasticité des cellules de l’œsophage, nous avons combiné la transcriptomique, le suivi de cellules in situ et le séquençage d’ARN à l’échelle unicellulaire dans différents modèles de souris transgéniques. Nous avons démontré que le développement des métaplasies de l’œsophage est associé à la réactivation de la voie de signalisation Hedgehog dans les cellules épithéliales squameuses. Nous avons ensuite démontré que la réactivation de cette voie dans les cellules de l’œsophage induit une dédifférenciation associée à la réactivation d’un programme transcriptionnel et épigénétique similaire à celui de l’œsophage embryonnaire. De plus, une partie de ces cellules dédifférenciées sont capables d’activer un nouveau programme de différenciation menant à l’expression de marqueurs intestinaux. L’activation de ce nouveau programme dépend de l’expression du facteur de transcription Sox9. Notre travail a donc démontré que les kératinocytes de l’œsophage peuvent réaliser une conversion squamo-cylindrique complète in vivo et, ainsi, potentiellement participer à la formation de métaplasies.Grâce à nos expériences de séquençage d’ARN à l’échelle unicellulaire, nous avons mis en évidence la présence de cellules épithéliales cylindriques dans l’œsophage cervical. La caractérisation transcriptomique et histologique a démontré que ces structures œsophagiennes sont en réalité des bourgeons gustatifs semblables à ceux de la langue. Nos expériences ont montré que les kératinocytes squameux de l’œsophage sont à l’origine de ces structures cylindriques, démontrant ainsi la plasticité des cellules de l’œsophage en conditions physiologiques. Ce travail est le premier à caractériser les bourgeons gustatifs de l’œsophage, et soulève donc la question de leur rôle physiologique.En conclusion, ce travail a démontré que les kératinocytes de l’œsophage pouvaient changer leur programme de différenciation cellulaire dans deux contextes différents. De plus, nos résultats mettent en évidence une hétérogénéité au sein des cellules basales de l’œsophage thoracique, mais aussi entre les segments thoraciques et cervicaux de l’œsophage. |