par Collart, Muriel
Référence Dix-huitième siècle, 54, page (185-198)
Publication Publié, 2022-06-22
Article révisé par les pairs
Résumé : Médecin-chef de l’Hôtel-Dieu de Nîmes, Jean Razoux est l’auteur de Tables nosologiques et météorologiques qui parurent à Bâle, chez Im-Hof, en 1767. Remplies de 1757 à 1762, ces tables devaient servir à déterminer la part du lien entre les fluctuations atmosphériques quotidiennes et les maladies dominantes observées dans une région préalablement décrite sur le plan des risques sanitaires liés à l’environnement. Michel Foucault a reconnu en Razoux un représentant du tournant qui se serait opéré dans la seconde moitié du 18e siècle entre la médecine classificatrice et la «clinique». Scientifique et prospective, la recherche de Razoux avait aussi une dimension politique. Les causes météorologiques et les facteurs géographiques une fois évalués comme agents pathogènes, il restait à considérer les causes artificielles, soit les décisions prises en matière urbanistique et industrielle par un pouvoir non élu. Razoux ne se priva pas de les critiquer. Une politique de santé publique telle qu’elle s’exprimait à la fin de l’Ancien Régime ne pouvait les ignorer. Razoux trouva dans la Révolution un espace d’action politique. Il sera l’un des rédacteurs des cahiers de doléances de Nîmes et député à l’assemblée du Tiers-État de la ville