par Debailleul, Corentin
Référence Henri Lefebvre y la producción del espacio, Entramados de resistencia al capitalismo, Lucía Fernández, Montevideo, Uruguay, Ed. 1, page (211-230)
Publication Publié, 2021-06
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Sous l’impulsion du secteur des technologies de l’information et de la communication, l’idée que toute ville se doit de devenir « intelligente » s’impose toujours plus. Si l’urbanisme regorge depuis bien longtemps de qualificatifs en tout genre pour décrire et promouvoir ses ambitions, chaque mode venant plus ou moins régulièrement chasser la précédente, il semble que la smart city connaisse un succès plus franc et moins éphémère. Pour autant, sa signification reste vague, tout comme les effets qu’elle produit ou pourrait produire sur l’espace urbain. C’est à ce travail d’élucidation que j’aimerais m’atteler.Lors d’une conférence donnée en 2004 intitulée « L’espace comme mot-clé », David Harvey (2010) propose une théorisation de l’espace basée sur celle de Lefebvre (2000). À l’occasion de cette relecture, Harvey croise la distinction plus classique entre espace absolu, relatif et relationnel avec la triplicité lefebvrienne perçu/conçu/vécu pour former une matrice à neuf cellules. La grille d’analyse ainsi développée par Harvey apparaît potentiellement comme un puissant outil à même de déchiffrer l’espace.Néanmoins, à ma connaissance, les géographes se sont encore peu approprié cet outil. Je propose donc de le mettre à l’épreuve en l’appliquant dans un premier temps aux résultats publiés dans la littérature critique sur l’avènement de la « ville intelligente » (Caccamo, Walzberg, Reigeluth, & Merveille, 2019; Daniélou & Ménard, 2013, 2016; Greenfield, 2013; Marvin, Luque-Ayala, & McFarlane, 2016; Morozov & Bria, 2018; Picon, 2013; Rogan, 2019), et dans un second temps à ma recherche empirique sur Bruxelles. Recherche qui consiste en une analyse des discours et actions des différents acteurs impliqués dans la promotion d’une smart city à Bruxelles, ainsi que des entretiens semi-directifs avec ces mêmes acteurs.S’interroger sur la forme, le contenu ou l’ampleur de la smart city soulève la question : s’agit-il d’une simple retouche cosmétique ou bien d’une reconfiguration profonde de l’espace capitaliste ?