Résumé : Cette recherche porte sur la redéfinition de l'exploitation du travail reproductif féminin par les mères célibataires et les épouses sans enfant au Maroc, à travers une pratique qualifiée d'adoption sauvage. En effet, au Maroc, l'adoption est appréhendée sous la forme de la kafala, un acte juridique par lequel l'éducation et les besoins d'un enfant sont pris en charge par un tuteur qui, cependant, ne lui transmet ni son nom ni son héritage, respectant le mode de parenté tel qu'établi par l'islam sunnite.En particulier, est étudié le rôle des inégalités vécues par les mères célibataires et les épouses sans enfant, lors de la transgression de la kafala à travers l’échange secret d'un enfant encore non né. Ce dernier bafoue les codes religieux, légaux et sociaux. Cette étude met en lumière et situe le phénomène dans un cadre de transformations sociales et de libéralisation des marchés au Maroc.La recherche s'inscrit ainsi dans la sociologie du développement à travers l'étude d'une nouvelle conséquence de la pauvreté impliquant l'exploitation de certaines femmes et de leur corps par d'autres femmes.