par Van Daele, Raphael
Référence Ink Art Week Brussels 2019 (09.05.2019: Université Libre de Bruxelles, Faculté d'architecture La Cambre-Horta)
Publication Non publié, 2019-05-09
Communication à un colloque
Résumé : L’expression chinoise ziran peut s’entendre aussi bien à propos de la « nature », cette région de l’être dont l’émergence et les fonctionnements ne relèvent pas de la volonté ou de l’action humaine, qu’à propos d’un certain type d’action humaine. Le geste expert de l’artiste, qu’il soit peintre ou calligraphe, est l’exemple privilégié d’une telle action. Ziran appartiendrait donc, d’une part, à un certain discours métaphysique, qu’il s’agit de comprendre comme décrivant la venue à l’être et le mode d’existence de ce qui est, et, d’autre part, au discours esthétique. Cet apparent décalage ne doit néanmoins pas nous faire penser que ces deux sphères d’utilisation du dissyllabique ziran soient imperméables l’une à l’autre. Nous proposons au contraire de considérer qu’il existe une cohérence profonde entre les différents régimes d’utilisation de ce terme. Ainsi, lire conjointement les textes spéculatifs produits par les penseurs de l’étude du mystère (玄學 xuanxue) et les textes théoriques sur l’art permettrait de dégager une lecture philosophique cohérente de la notion de ziran. C’est cette lecture que nous proposons d’entreprendre dans la présente communication. Nous partirons du texte de Cai Yong 蔡邕 (133-192) Les neufs effets, afin d’expliciter le sens de ziran dans l’esthétique traditionnelle chinoise, pour ensuite nous diriger vers Guo Xiang 郭象 (252-312), l'un des principaux représentant de l'étude du mystère. À l’issue de ce double parcours, nous espérons montrer que les différentes fonctions de la notion de ziran, ainsi que l’utilisation qui en est faite dans des contextes distincts, ne nuisent en rien à son unité sémantique. Au contraire, considérer simultanément l’esthétique et la métaphysique permet de construire une perspective complète quant à cette notion.