par Kellner, Thierry ;Aoun, Elena
Référence Orients stratégiques, 11, 25-36
Publication Publié, 2021-02-15
Article révisé par les pairs
Résumé : L’éviction brutale lors du « printemps égyptien » du président Moubarak, acteur majeur du renforcement des relations bilatérales sino-égyptiennes, a fortement inquiété la RPC. Elle risquait de ruiner des rapports patiemment construits durant trois décennies2. Contre toute attente, ses deux successeurs, pourtant diamétralement opposés, les ont non seulement préservés mais aussi étendus. De fait, tant Mohamed Morsi que le maréchal Abdel Fattah al-Sissi souhaitaient sortir -au moins partiellement- de l’orbite américaine et cherchaient un partenaire susceptible de contribuer à la relance économique. Dans ces conditions, Pékin leur est vite apparu comme une alternative incontournable.De son côté, ce dernier a pragmatiquement saisi cette opportunité qui s’accordait avec ses propres intérêts. Constant dans son discours de non-ingérence, Pékin a tendu la main aussi bien au Conseil suprême des forces armées égyptien qui a brièvement gouverné le pays après la chute de Moubarak qu’au président élu M. Morsi puis au maréchal al-Sissi. La Chine a de ce fait été l’une des rares puissances, voire la seule, à réussir l’exploit de consolider ses liens avec une Égypte en turbulence, à la tête de laquelle des régimes opposés se sont succédés rapidement. Ainsi, les intérêts croisés des deux pays ont fortement contribué à l’essor tous azimuts des relations bilatérales depuis 2011.