Résumé : La transmission intergénérationnelle des pratiques alimentaires au sein des familles dites « mixtes » dont l’un des parents est migrant demeure peu explorée dans les travaux sur l’alimentation dans le contexte migratoire. Afin d’explorer cette question, cet article examine le cas des familles mixtes de migrantes péruviennes et philippines en Belgique. Ces mères de famille appartiennent à deux populations migrantes différentes en termes d’histoire de migration et de profils socioéconomiques, mais partagent certaines similarités, ce qui rend possible le croisement de leurs expériences. L’analyse de données empiriques obtenues au moyen d’entretiens semi-directifs et d’observations révèle trois pratiques alimentaires qui font l’objet d’une transmission intergénérationnelle dans les familles étudiées : la consommation des plats propres au pays de la mère, la préparation des aliments et de la table (ainsi que son nettoyage à la fin du repas) et la commensalité. Ces pratiques se situent au croisement du genre et de l’ethnicité et sont influencées par la situation économique des parents ainsi que par les réseaux tissés par la mère migrante