Résumé : Dans une perspective de sociologie de l’action publique, cet article interroge le rôle des acteurs locaux, nationaux et internationaux dans le processus de mise à l’agenda du diabète au Mali. À partir de l’histoire de la lutte contre cette maladie, il questionne les facteurs qui participent de sa lente progression dans l’agenda national, en dépit d’une mobilisation précoce des patients et des professionnels de santé. Il souligne ainsi l’impact de la perception dominante de la maladie ; de la capacité des acteurs locaux et nationaux à imposer des conceptions différentes en lien avec les ressources financières, cognitives et humaines à leur disposition ; de la manière dont la mobilisation associative est construite et de sa relation à l’État et au pouvoir médical ; du contexte économique, politique et sécuritaire. Ces facteurs nous ont permis de montrer à la fois le décalage et l’interdépendance entre les agendas locaux, nationaux et internationaux autour du diabète. Cette analyse permet d’éclairer une dynamique plus large, qui est celle de la lente progression de l’ensemble des maladies non transmissibles (MNT) parmi les priorités de la santé mondiale.