Résumé : La langue maternelle (L1) peut faciliter l’apprentissage du genre grammatical (GG) en langue seconde (L2), d’autant plus si, d’après certains chercheurs, les deux systèmes de genre présentent des similitudes. Les études – relativement peu nombreuses (par ex. Sabourin et al. 2006, Ellis et al. 2012, et Ragnhildstveit 2017) – comparant l’appropriation du genre en L2 à partir de plus de deux groupes d’apprenants avec différentes L1, appréhendent souvent différents phénomènes morphosyntaxiques sous la même rubrique d’« accord grammatical » en genre. Aussi s’attardent-elles peu sur les critères utilisés pour déterminer le degré de proximité ou d’éloignement de la L1 à la L2. La présente recherche applique une approche différente des études précédentes en distinguant la maîtrise de trois sous-systèmes du GG en français langue seconde (FL2), à savoir l’assignation (SA), l’accord (SAC) et la reprise pronominale (SRP) du GG, et elle étudie la maîtrise du genre en français L2 à partir de plusieurs L1 à l’aide d’une grille paramétrique définissant le degré de proximité ou d’éloignement des langues considérées pour chaque sous-système. Notre recherche porte sur un corpus de productions orales de trois groupes d’apprenants âgés entre 9 et 11 ans (n=75) de L1 différentes, à savoir l’allemand (25), l’anglais (25) et l’espagnol (25). Tous ont bénéficié d’un input comparable en français comme première langue étrangère et sont scolarisés dans un contexte d’apprentissage plurilingue identique. Les résultats globaux, qui se concentrent sur la maîtrise de ces trois sous-systèmes du GG en FL2, indiquent qu’il existe un lien entre le degré de précision atteint pour ces sous-systèmes en FL2 et les différences paramétriques observées entre le système de GG de la L1 et celui du français. Les données confirment néanmoins que l’étendue de l’impact de la L1 sur les taux de précision du GG en FL2 n’est pas parallèle selon le sous-système envisagé pour chaque groupe d’apprenants.