Article révisé par les pairs
| Résumé : | Prolongement et infléchissement des travaux sur la théorie de la justice spatiale, cet essaiorganise la rencontre entre un corpus de connaissances issues de la science sociale de l’espace,de la science et de la philosophie politiques et des sciences du psychisme, et cela à partir dedeux entrées. La première consiste à s’appuyer sur les épaules des géants pour mieuxappréhender ce qui a poussé à la dissociation entre le sociale et le psychique et comment onpeut repartir pour étayer cette nouvelle rencontre. La pensée de Durkheim au moment où sefondait la séparation disciplinaire entre la psychologue et la sociologie et la réhabilitation faitepar Elias entre la vie intérieure et le monde externe, nous aident à voir en quoi un nouveaucontexte historique justifie d’appréhender l’individu sans dedans ni dehors.La deuxième porte consiste à utiliser les observations43 collectées par la chercheuse en tantqu’acteur immergé dans la traversée spatio-temporelle de la pandémie du coronavirus SARSCoV-2, événement suffisamment complexe et suffisamment compact pour m’aventurer dans cechantier sans pour autant tomber dans le piège d’énoncés trop vagues. Je pars aussi d’unexercice cartographique représentant les spatialités rêvées par 88 élèves de 4e, Valenciens etconfinés, pour expliciter la puissance expérimentale de dispositifs d’écoute citoyenne au regarddes aspirations habitantes, avec pour objectif la production d’images plus riches d’un projetpolitique de l’habiter.À partir de cette structure, deux directions sont exploitées : celle qui départ des individus pourcomprendre ce qui est en jeux dans le triptyque espace-société-psychisme ; et celle qui départde ces clarifications pour penser la configuration de ce que j’appelle ici environnementhabilitant, c’est-à-dire d’environnements favorables à l’imagination politique de la période etde l’espace post-COVID-19. Cela aboutit aux contours d’une série de grands débats publicsprenant en compte l’épaisseur géographique, politique et psychique du contemporain. |
