Résumé : La particularité des programmes spatiaux européens Galileo et Copernicus tient entre autres de leur nature civile, contrairement à la plupart des programmes spatiaux qui naissent généralement des activités militaires. Dans le même temps, les questions relatives à la surveillance et à la dualité des technologies tendent à se développer parallèlement à une transformation générale de la sécurité ces dernières décennies. Les satellites cristallisent pleinement cette porosité entre sécurité interne et sécurité externe, entre civil et militaire, entre réel et virtuel, entre l’omniprésent et l’invisible. L’observation de ces changements conduit à s’interroger sur la nature prétendument civile des programmes spatiaux européens, et notamment, sur le rôle de certains acteurs-pivots actant entre les champs de la sécurité et du domaine spatial.