par Schlesser, Thomas
Référence Revue belge de philologie et d'histoire, 97, 4, page (1121-1178)
Publication Publié, 2019-12-01
Article révisé par les pairs
Résumé : Au cours du XIXe siècle, la rue bruxelloise connaît de profondes mutations : élargie, redressée, pavée et dotée de trottoirs, elle donne naissance à un paysage urbain spécifique. La pratique du réalignement joue un rôle essentiel dans ce processus de modernisation. Amorcé dès 1807, le réalignement se systématise à Bruxelles dans les années 1840. L’évolution des flux circulatoires, le développement du chemin de fer et l’influence des mouvements hygiénistes conduisent l’administration à concevoir un « système complètement nouveau » de voirie, consacré par la rédaction d’un plan général d’alignement de Bruxelles, dont les ambitions se heurtent néanmoins rapidement à une mise en oeuvre complexe. Révisé, systématisé puis abandonné au profit de nouvelles solutions urbanistiques, le réalignement illustre le décalage entre la ville idéale, désirée par ses élites, et la cité « parfaitement imparfaite » (M. Darin) façonnée par touches successives sur la longue durée.