par Kellner, Thierry
Référence L’Iran et ses rivaux, Entre nation et révolution, Passés Composés, Paris, Ed. 1, page (37-53)
Publication Publié, 2020-02-01
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : À l’époque contemporaine, la République populaire de Chine (RPC) a montré un intérêt suivi pour l’Iran. À des raisons géopolitiques et idéologiques se sont ajoutés des intérêts économiques et énergétiques à partir de la décennie 1990. Depuis la fin de la guerre froide, Pékin et Téhéran ont développé des relations politiques, économiques, énergétiques et sécuritaires, au point que certains observateurs, notamment outre‐Atlantique, se sont inquiétés de cette proximité grandissante. Le contexte lié à la question du programme nucléaire iranien a poussé Téhéran, isolé, à rechercher davantage l’appui chinois. L’Iran s’est associé aux dynamiques multilatérales impulsées ou favorisées par la diplomatie de Pékin et a aussi été désigné par le président Xi Jinping comme un maillon majeur du programme des nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative – BRI) lancé en 2013. Si la signature de l’accord sur le nucléaire iranien en 2015 a eu des effets contrastés sur les relations bilatérales, sa dénonciation par Donald Trump en mai 2018 les a, au contraire, de nouveau renforcées. Vu les développements constatés ces dernières décennies, on peut s’interroger sur la possibilité d’une véritable intégration de l’Iran à la sphère d’influence de la Chine. Les dynamiques en œuvre, les intérêts croisés et les nombreuses coopérations établies y poussent, mais cette possibilité se heurte aussi à des limites qu’il ne faut pas négliger.