Résumé : Introduction : L'alimentation est un déterminant de santé important et à ce titre intéresse lapremière ligne de soins. Parmi ses propres déterminants, on retrouve les problèmes d'accès,repris sous le concept d'insécurité alimentaire. Celle-ci a été étudiée dans d'autres pays etcorrélée à plusieurs problèmes de santé, mais elle a été très peu étudiée en Belgique à ce jour.Objectif : Déterminer les facteurs d'insécurité alimentaire existant dans la population belge.Méthodes : Nous avons conduit des entretiens semi-dirigés auprès de la population présentedans les salles d'attente de plusieurs Centres publics d'Action sociale (CPAS) de Belgiquefrancophone.Résultats : Nous avons conduit 18 entretiens avec 19 participants dans 6 CPAS. Il en ressortqu'en Belgique, pour des préférences et besoins alimentaires donnés, l'insécurité alimentairepourrait se résumer en des déséquilibres entre ressources nécessaires et disponibles, dans deuxdimensions : au niveau de l'accès (pour des facteurs financiers, temporels, informationnels etde liberté) et au niveau de l'usage de la nourriture (pour des facteurs temporels, de matériel etde connaissances et aptitudes). Dans ces situations de déséquilibres, les participantsdécrivaient soit trouver des stratégies de retour à l'équilibre, soit être contraints à altérer laqualité ou la quantité de leur alimentation.Conclusions : Plusieurs facteurs d'insécurité alimentaire pourraient exister en Belgique. Il estimportant que la première ligne de soins prenne ceux-ci en compte, parce qu'ils pourraientinterférer avec les soins et la santé et parce qu'elle serait idéalement placée pour informer etréférer les patients concernés. Quelques pistes d'action concrètes sont proposées dans cetravail, qui resteront à confirmer par d'autres études.