Article révisé par les pairs
Résumé : En Belgique, depuis les années 1920, des mouvements d’Action catholique se répartissent l’encadrement des femmes catholiques en fonction de leur milieu de vie (ouvrier, rural, classes moyennes et cadres), dans une perspective d’apostolat (la propagation de la foi) et d’éducation populaire (Osaer et al., 1994; Gubin, 1996). À partir des années 1960, ces organisations sont confrontées aux poussées de l’émancipation féminine. Comment la cause des femmes s’intègre-t-elle dans des sphères traditionnellement conservatrices? Le point de départ de cette réflexion est d’interroger la conception que deux de ces organisations catholiques féminines ont des différences entre hommes et femmes. Les évolutions qui se dessinent, entre 1960 et 1990, impactent leur action sociale et reflètent les rapports complexes entretenus avec l’autorité ecclésiale et les mouvements féministes. En effet, le choix d’une posture essentialiste ou constructiviste est à la fois un enjeu doctrinal catholique et un débat qui a polarisé l’histoire du féminisme. Combinant des préoccupations pour la condition des femmes et une identité religieuse, les organisations féminines catholiques négocient des voies intermédiaires, en fonction des multiples enjeux qui les traversent.