Résumé : Ce projet s'inscrit dans la poursuite de ma pratique artistique des dernières années, axée sur le corps et l’archive à travers une approche basée sur les arts visuels. Au moyen de différents média (photographie, vidéo, performance, texte, etc.), j’étudie les rapports entre identité, incorporation, archive immatérielle et transmission dans et par le corps. C’est cet intérêt particulier pour la notion de corps en tant qu’archive qui m’a conduite à emprunter la voie du doctorat, comme chemin possible pour obtenir une compréhension plus vaste de la poétique de ce phénomène. Cette corrélation entre archive et corps est de plus en plus revendiquée, notamment par un certain nombre d’artistes qui considèrent le corps comme un réservoir de savoirs, voire un lieu d’héritage, et comme un véhicule capable de connecter passé, présent et futur. Que signifie archiver le corps ? En quoi cette opération diffère-t-elle de l’archivage d’objets et/ou de documents ? Comment penser un travail sur les archives à partir du corps, c’est-à-dire à partir d’un ensemble d’opérations et de méthodes qui n’aspirent pas nécessairement à l’authenticité ou à la fidélité ? Comment puis-je montrer plastiquement des archives immatérielles ? Quelle est l’approche à adopter pour traiter les pratiques archivistiques de ce qui semble être « inarchivable » ? Telles sont les questions auxquelles je vais essayer d’apporter une réponse. À travers une pratique artistique singulière et autonome, je vais m’interroger sur la manière dont l’Autre peut être incorporé, archivé et transmis. Pour ce faire, j’ai développé trois volets, trois propositions artistiques - 90 mouvements sur TECHNOGYM G6508D, Not himself, not herself, not itself et Laboratoire sur les manières de chercher, détruire, inventer, être et performer l'archive – qui constituent trois différentes approches du corps en tant qu’archive dans le but d’explorer différentes voies d’action.
This project is part of the continuation of my artistic practice over recent years, focused on the body and the archive through a visual arts approach. Making use of diverse media (photography, video, performance, text, etc.), I have examined the relationship between identity, embodiment, immaterial archive, and transmission in and through the body. This particular interest in the concept of the body as an archive led me to undertake this practice-based PhD, as a potential way to gain a broader understanding of the poetics of this phenomenon. This correlation between the archive and the body has been increasingly emphasised, especially by a number of artists who consider the human body as a repository of knowledge, even as a place of heritage, and as a vehicle capable of interlinking past, present, and future. What does archiving the body mean? How does this operation differ from archiving objects and / or documents? How should we approach a work on archives that draw their content from the body, from a set of operations and methods that do not necessarily aspire to authenticity or fidelity? How can I articulate intangible archives via the visual arts? What approaches need to be adopted when dealing with archival practices dealing with materials that appear to be “unarchivable”? These are the very questions I will seek to answer. Through the development of a singular and autonomous artistic practice, I will ask myself how the Other can be embodied archived, and transmitted. To achieve this objective, I have developed three artistic propositions: Ninety movements on TECHNOGYM G6508D; Not Himself, not herself, not itself; and Laboratory on ways to search, destroy, invent, be and perform the archive –– together they constitute three different approaches to the body as an archive in order to explore different paths of action.