Résumé : Le point de départ de cette thèse est le constat d’un paradoxe: malgré l’adhésion à l'UE, considérée comme la conclusion de la consolidation démocratique pour les pays de l’Europe centrale et orientale, ces dernières années on a assisté à plusieurs cas de gouvernements de "mauvaise" qualité démocratique caractérisés par corruption et conflits d'intérêt, tendances vers l'abus et la concentration du pouvoir dans les mains de l'exécutif, inefficacité décisionnelle, etc.Par conséquent, l'hypothèse centrale est que, en reprenant les avertissements d’O'Donnell (1996), dans de nombreux pays de la région le système démocratique est moins consolidé que ce qu'il parait, et que l'adhésion à l'UE, bien qu'il y a eu un impact positif sur les systèmes démocratiques de ces pays, n'a pas éliminé le risque d'une possible “érosion démocratique” (Schedler, 1998).La principale question de recherche de la thèse est donc la suivante: quelle a été l'impact réel de l'Union européenne sur la qualité démocratique des gouvernements des pays de l'Europe centrale et orientale? Répondre à cette question nous permet d'intégrer les conclusions des diverses littératures:-la littérature sur la qualité démocratique, parce que dans cette recherche on aborde la question de la qualité démocratique de gouvernement d'une manière originale, en adoptant une approche dynamique sur les interactions entre les acteurs et entre interne/externe et une méthodologie qualitative qui permet d'intégrer les études sur la qualité démocratique “institution-centered” basés sur des indicateurs quantitatifs.-la littérature sur l'européanisation, car cette thèse permet de revoir les conclusions concernant l'impact réel de l'UE avant, pendant et après l'élargissement, en soulignant ses mécanismes formels et informels d'influence.-la littérature sur la gouvernance et la démocratie dans l'Union européenne, car on aborde la question de la qualité de la démocratie des gouvernements nationaux, des conséquences de l'érosion possible de la démocratie dans un Etat membre, et du rôle de l'UE par rapport à ces phénomènes et des conséquences sur toute la gouvernance européenne.Pour répondre à la question de recherche, en premier lieu on a besoin d’adopter un nouveau approche à la qualité des gouvernements, en mettant au centre de l’analyse le lien avec la qualité démocratique, et non plus seulement les aspect économiques de la “good governance”. Pour cette raison dans la thèse on propose une définition originale de quality of government basée sur les travaux sur la qualité de la démocratie. Cette définition s’articule dans quatre dimensions, qu’on appelle: accountability, impartiality, effectiveness et responsiveness. Deuxièmement, il est nécessaire d'identifier les mécanismes d'influence de l'UE sur les démocraties nationales, soit matériels soit idéals. Troisièmement, on examinera les gouvernements des trois États dans une comparaison au même temps cross-time et cross-country: Pologne, Slovaquie et Bulgarie, pour le timing et la diversité dans leur rapprochement à l'UE, ainsi que pour certaines différences dans les variables contextuelles telles que le développement économique, l'histoire et la culture politique, les institutions, la réalité socio-économique.Grâce à l'analyse empirique, enfin, cette thèse vise à 1) faire un bilan critique de la qualité démocratique des différents gouvernements 2) identifier les variables nationales qui affectent la qualité du gouvernement 3) mettre en évidence les connexions entre les différentes dimensions de la qualité du gouvernement 4) identifier la configuration des variables nationales qui peuvent augmenter les chances d'avoir un gouvernement de qualité 5) identifier et évaluer l'influence indirecte (sur les variables nationales) et directe (sur les dimensions de la qualité du gouvernement) de l'Union européenne 6 ) identifier les mesures que l'UE peut mettre en place pour améliorer les chances d'avoir un gouvernement démocratique de qualité