par Kestemont, Bruno
Référence Revue du MAUSS., 1, 31, page (242-269)
Publication Publié, 2008-07-25
Article révisé par les pairs
Résumé : Alors que les sciences naturelles ont semblé donner raison à l’utilitarisme pendant plus d’un demi-siècle, il devient aujourd’hui possible de contredire cette hypothèse : l’homme n’est pas uniquement égoïste, en plus du fait qu’il n’est pas parfaitement rationnel. Ce non-utilitarisme de l’être humain s’applique aux formes les plus primitives de la vie : la coopération est inscrite dès les origines et pourrait être un des moteurs essentiels de l’évolution. La découverte récente de mécanismes permettant la naissance de la coopération dans un contexte de gènes postulés égoïstes remet cent ans de débats socio-logiques sur la table de travail.
During the last 50 years, life sciences seemed to demonstrate that utilitarianism was the only possible evolutionary pathway, closing the debate in social sciences. The latest converging results of studies using more complexe, less biaised models and behavioural experiments suggest today that this hypothesis was fundamentally wrong: humans are neither rational nor perfectly selfish. This non-utilitarianism of Human Beings is also a characteristic of primitive life forms: cooperation has existed since the origine of life and could even be one of the fundamental motors of evolution. The recent parallel discovery of various mecanism allowing the apparition and survival of cooperation in a context of postulated selfish genes revitalizes a 100 years old sociological debate.