par Jacquet, Antoine
Référence Études de communication publique, 21, page (89-106)
Publication Publié, 2019-05-01
Article révisé par les pairs
Résumé : À partir de la notion de contrat de communication proposée par Charaudeau, cet article analyse un ensemble de discours relatifs à la langue pratiquée par les journalistes en Belgique depuis 1960 jusqu’à nos jours. Les discours étudiés ont été produits par des acteurs appartenant ou non au groupe professionnel des journalistes. Ces acteurs attribuent des caractéristiques au statut particulier de la langue des journalistes. Interconnectées, celles-ci sont articulées autour de quatre notions principales : le reflet de la langue pratiquée dans la société, le pouvoir d’influence des journalistes, leur rôle social et leur devoir professionnel. L’analyse des discours sélectionnés montre que la langue dans la médiation journalistique apparaît régie par un ensemble de règles, communément admises par les producteurs de l’information et leurs publics. L’étude met en évidence de nombreuses critiques et attentes : celles-ci sont révélatrices d’une sorte de « contrat » tacite, d’un dispositif sociocognitif relativement ancien. Néanmoins, les contours de la langue attendue des journalistes sont rarement définis : le « contrat » relatif à l’usage de la langue par les journalistes semble donc contenir des clauses floues.