par Mistiaen, Valériane Marie
Référence Journée doctorales EDSIC (3-4/06/2019: Université libre de Bruxelles)
Publication Non publié, 2019-06-04
Communication à un colloque
Résumé : Mi-2016, le nombre de personnes réfugiées dans le monde s'élevait à 22,5 millions . En juin 2016, plus d’un million de personnes déplacées sont arrivées en Europe (pour environ 220 000 en 2007) . Suite à l’importance de ces mouvements de populations, le sujet occupe de plus en plus l’espace médiatique. Comme le commente la politologue et sociologue française Catherine Withol de Wenden, « […] un sujet qui intéressait peu les scientifiques et les décideurs est devenu aujourd’hui un thème central pour la compréhension de l’évolution des sociétés. » (2013, p.7)Les réactions de certains gouvernements et politiciens européens remettant en cause le droit d’asile, la prise de conscience des populations locales consécutive à divers épisodes de naufrages en Méditerranée, mais également la montée du nationalisme et la peur d’une arrivée massive de citoyens du Moyen-Orient, ainsi que, plus récemment, l’infiltration de terroristes dans les rangs des réfugiés, participent à la construction médiatique et à la représentation que nous avons des personnes associées aux mouvements migratoires. Puisque la crise actuelle (en tant qu’événement médiatique) se focalise sur les acteurs, les dénominations pour nommer les personnes en déplacement occupent une place centrale (Calabrese, 2013). L’objectif de ce projet est d’analyser ces dénominations à l’aune des événements, dans le but de monter que, loin d’être des mots figés dans le temps, ces termes (réfugié, migrant, immigré, immigrant, demandeur d’asile, personne déplacée, clandestin, sans papier ou encore exilé) participent pleinement à la construction du problème public et de ses acteurs et évoluent avec ceux-ci. Pour atteindre cet objectif, la recherche vise à dégager, via l’analyse lexico-discursive, l’évolution du sens des lexèmes précédemment cités et identifier leurs co-occurrents à différents moments dans la presse quotidienne belge francophone et néerlandophone ainsi que dans les journaux télévisés des principales chaînes belges de mars 2015 à juillet 2017. Ce corpus bilingue, multi-supports et multi-genres nous aidera à comprendre si le problème migratoire est construit similairement ou différemment dans chaque communauté linguistique. L’analyse du corpus inclut les fréquences, la keyness (qui détermine les mots-clés) et les significations référentielles et sémantiques des mots utilisés pour nommer les personnes en déplacement.