par Louryan, Stéphane ;Vanmuylder, Nathalie ;Daumas, Mathilde ;Beauthier, Jean-Pol
Référence 98e Congrès de l'Association des Morphologistes(17-19 mars 2016: Toulouse), Morphologie, Morphologie, Vol. 100 (330), page (122)
Publication Publié, 2016-09-22
Publication dans des actes
Résumé : L’existence de l’os pré-maxillaire (appelé jadis inter-maxillaire) chez l’homme a fait l’objet de nombreux débats et controverses depuis les travaux devenus historiques de Goethe. Si sa présence constante est attestée jusqu’aux australopithèques (Genet-Varcin [1]), son existence chez l’homme constitue une variation anatomique considérée comme exceptionnelle. Cependant, le terme « pré-maxillaire » est largement utilisé par de nombreux professionnels de la santé, dont les orthodontistes. C’est que cet os est classiquement associé au bourgeon embryonnaire homonyme, dérivé du bourgeon fronto-nasal, et classiquement impliqué dans les fentes labiales. L’existence d’un noyau propre d’ossification dans cette zone a aussi fait débat, et l’analyse de la littérature, incluant les travaux bien connus d’Ashley-Montagu (1936) [2], de Vacher (1999, 2001) surtout de Barteczko et Jacob (2004) [3], ne permet pas de clore définitivement le débat.Dans cette perspective, nous avons examiné des spécimens de natures diverses appartenant aux collections du musée d’anatomie et embryologie Louis-Deroubaix de notre département. Il s’agit de coupes histologiques d’embryons humains de 27,5mm, d’un crâne de fœtus humain de 24 semaines, d’un crâne de cercopithèque, de moulages de cire de la collection His-Ziegler, et de la collection complète des crânes humains mis à la disposition des étudiants pour les travaux pratiques d’ostéologie. Nous avons également tenu compte d’observations faites sur la collection médiévale de l’abbaye de Coxyde. Nous sommes conscients du caractère fragmentaire de ce matériel.Aucun os pré-maxillaire n’était présent sur les crânes adultes de notre collection. Cependant, des vestiges de l’os pré-maxillaire ont pu être observés dans la collection médiévale jusque l’âge de 74ans. Une suture pré-maxillaire est clairement visible sur le crâne fœtal, et l’analyse embryologique démontre un champ d’ossification membraneuse fragmenté au sein duquel il est possible d’identifier une partie pré-maxillaire et une partie maxillaire. Ces observations sont mises en perspective avec les données de la littérature.