par Mercenier, Chloé
Référence Modèles et innovation dans la recherche en architecture - Séminaire croisé PAVE-SASHA-LET (23-24 mai 2019: ENSAP Bordeaux)
Publication Non publié, 2019-05-24
Communication à un colloque
Résumé : A Bruxelles, un nouveau programme d’action publique a instauré le référentiel de la « résilience urbaine » comme catégorie d’action : l’appel à projets « Co-create ». Il a été lancé en 2015 par Innoviris (institut bruxellois d’encouragement de la recherche scientifique et de l’innovation) et soutient des projets axés sur les trois « piliers » suivants : (1) la résilience urbaine, (2) l’innovation sociale et (3) la recherche-action-participative. Le Co-create représente pour des acteurs de la ville en quête de financement, de nouvelles opportunités. Certains de ces acteurs, désillusionnés par les processus de participation institutionnalisée, s’en sont emparés dans l’optique de promouvoir une autre forme de développement urbain, en dehors du politique institué, basé sur les capacités des citoyens. C’est le cas du projet « CitizenDev », dont l’objectif est de soutenir des initiatives citoyennes collectives capables de répondre aux besoins des citoyens et de façonner la ville par le bas. Ce projet fait appel à une approche de développement communautaire anglo-saxonne – l’Asset-Based Community Development (ABCD), jusqu’alors jamais testée en Belgique. A travers cette communication, nous questionnons le caractère novateur de CitizenDev à deux niveaux : l’innovation méthodologique ABCD et la démarche de recherche-action-participative.Dans un premier temps, nous nous penchons sur l’innovation méthodologique que la « méthode » ABCD constitue(rait). Nous expliquons les raisons du choix initial de tester cette méthode au sein de trois « living labs » – à savoir deux quartiers populaires et une communauté de membres d’une association – et le positionnement des partenaires CitizenDev, associatifs et universitaires, par rapport aux dispositifs de revitalisation urbaine à Bruxelles (notamment les Contrats de Quartier Durables) : considérer ces quartiers populaires sous l’angle de leurs ressources, leurs atouts plutôt que de leurs problèmes, leurs manques ; les envisager comme des « centralités populaires » (Rosa Bonheur, 2016). Ce positionnement se développe dans un contexte de reconfigurations des pratiques associatives par rapport au politique et aux citoyens, tendant notamment à renforcer le pouvoir d’agir des citoyens et les actions collectives. Après deux ans de projet, nous observons des appropriations différenciées de l’ABCD, variables en fonction des acteurs et des contextes, ainsi que le développement d’un regard auto-critique des partenaires par rapport à sa mise en œuvre : est-ce réellement innovant ? En quoi cette approche de développement communautaire se différencie (ou non) d’autres approches de travail social communautaire ? Dans un deuxième temps, nous questionnons la démarche de recherche-action-participative (RAP) découlant du cadre Co-create. En quoi cette approche de co-recherche est plus ou moins neuve pour les acteurs du projet (citoyens, chercheurs et travailleurs associatifs) ? Quelles lignes fait-elle bouger chez chacun ? Quels avantages et limites présentent cette hybridation des rôles, cette superposition des casquettes ?