Résumé : La thèse a pour objet les descendants de migrants d’origine marocaine, nés en Belgique de parents ayant migré depuis le Maroc, socialisés et vivant à Bruxelles. Les différentes étapes de leurs socialisations les ont mis face à (au moins) une double normativité : la normativité familiale et la normativité issue de la société bruxelloise dans laquelle ils sont nés et où ils connaissent nombre d’interactions. Ces normativités sont à entendre comme des systèmes de valeurs, de pratiques et de représentations qui influent sur les individus et contribuent à forger leur rapport au monde.Ces normativités, sans forcément s’opposer radicalement et en gardant à l’esprit qu’elles sont l’une et l’autre mouvantes, fluctuantes et réactives aux contextes dans lesquelles elles se déploient, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent s’envisager de manière figée en raison notamment des capacités d’agir des acteurs qui les composent, sont amenées à s’articuler et incarner des points potentiels de friction ou d’ajustement pour les acteurs, en fonction de certains événements biographiques.C’est dans ce contexte que le choix conjugal a été interrogé. Celui-ci incarne en effet un « moment de vérité » comme l’ont souligné différents auteurs (Remacle, 2005, Streiff-Fenart, 1985, De Villers, 2011) puisque c’est au moment de la mise en couple de leurs enfants, que se présente pour les parents un des enjeux cruciaux de la dimension transmissive entre les générations, transmission qui prend une importance particulière en raison de l’histoire migratoire de la famille. Et pour les enfants, que se pose la question du positionnement individuel entre les attentes familiales et les souhaits personnels nés de leurs socialisations successives.