Résumé : La vitesse de réplication du Virus de l’Immunodéficience Humaine de type 1 (VIH-1), directement corrélée à la progression de la maladie, est principalement régulée au niveau de la transcription des gènes viraux. Dès lors, la compréhension des mécanismes gouvernant l’expression des gènes du VIH-1 est cruciale pour la compréhension de sa pathogenèse. En plus de la région cis-régulatrice localisée dans le LTR 5’, notre laboratoire a mis en évidence une région intragénique cis-régulatrice (IRR), comprise entre les nucléotides 4079 et 6026 du provirus VIH-1 (où nt1 équivaut au premier nucléotide du LTR 5’). L’IRR présente une activité transcriptionnelle double, à la fois enhancer sur le LTR 5’ et promotrice. De plus, un site hypersensible aux nucléases a été détecté spécifiquement au niveau de l’IRR en lignée cellulaire promonocytaire infectée par le VIH-1 et non en lignées CD4$^+$ T-lymphocytaires, suggérant un rôle cellulaire-spécifique de l’IRR dans la régulation des gènes du VIH-1. Plusieurs sites de liaison pour des facteurs de transcription ubiquitaires (AP-1, Sp1, Oct1,...), et myéloïdes-spécifiques, tel le facteur PU.1, ont été identifiés dans l’IRR. Dans ce contexte, la première partie de notre mémoire étudie l’implication des trois sites intragéniques pour le facteur de transcription PU.1 dans le contrôle du cycle réplicatif du VIH-1, ainsi que dans l’activité transcriptionnelle, cellulaire-spécifique, de l’IRR. Nous avons montré que ces sites sont cruciaux pour la réplication du virus et pour l’activité enhancer de l’IRR, et ce, y compris dans les lignées T-lymphocytaires où le facteur PU.1 n’est pas exprimé. Par la suite, nous avons montré une occupation différentielle des sites « PU.1 » de la région intragénique du HIV-1 selon le contexte cellulaire. A l’avenir, nous déterminerons la nature de ces complexes. Dans un deuxième temps, nous avons étudié l’implication du facteur PU.1 dans la latence du VIH-1 en lignée myéloïde par une approche fonctionnelle de déplétion par un inhibiteur pharmacologique : le pomalidomide. Nos expériences ont montré que l’inhibition de PU.1 provoquait une réactivation des gènes du HIV-1, ce qui pointe vers l’implication du facteur PU.1 dans le maintien de la latence virale. Enfin, dans la dernière partie de notre mémoire, nous avons établi un système de CRISPR interférence qui permettra d’étudier l’importance relative des différentes activités transcriptionnelles du VIH-1. Ces résultats clés sont discutés en détail dans notre mémoire et se sont avérés contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires régissant la transcription des gènes du VIH-1 permettant à terme de mieux envisager la pathogenèse du virus dans des perspectives thérapeutiques.