Résumé : La construction des identités nationales doit énormément à l’archéologie. La collecte et la mise au jour des témoins d’un passé qui s’ancre matériellement dans un territoire participèrent largement à la cohésion des communautés humaines, à la légitimation du pouvoir, mais aussi parfois à la domination (à tout le moins culturelle) de certains États. Les patrimoines archéologiques représentent donc des enjeux importants pour les populations qui s’en réclament à un titre ou à un autre. Comment ont-ils été appréhendés ou utilisés à travers les siècles ? Quelles questions posent-ils sur notre rapport au monde, au temps, au passé, aux autres ? Quelle est in fine la part de la science et du politique dans leur interprétation ?Didier Viviers est historien et archéologue, professeur à l’Université libre de Bruxelles, dont il fut recteur de 2010 à 2016. En 2017, il a été élu Secrétaire perpétuel de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Ancien Membre de l’École française d’Athènes, il dirige plusieurs fouilles archéologiques, dont celles d’Apamée de Syrie et d’Itanos (Crète orientale).