Résumé : RÉSUMÉIntroductionLe monoxyde d’azote exhalé (FENO) est un biomarqueur utilisé dans la prise en charge et le suivi des patients asthmatiques (Petsky, Cates, Kew, & Chang, 2018). Sa production par les cellules épithéliales des voies aériennes est liée à la présence d’une inflammation de type T2 ou Th2 (Berlyne, Parameswaran, Kamada, Efthimiadis, & Hargreave, 2000) et sur le plan anatomique, des travaux utilisant des tests de provocation bronchiques non spécifiques (AMP et méthacholine) ont pu montrer chez le patient asthmatique, que sa production se concentre surtout au niveau des voies aériennes conductrices périphériques (Van Muylem, Kerckx, & Michils, 2013). Les patients souffrant de rhinite allergique saisonnière sans asthme associé, présentent également un FENO élevé (Linhares, Jacinto, Pereira, & Fonseca, 2011), qui augmente davantage durant la saison pollinique (Ciebiada et al., 2012). Le but des travaux de thèse exposés ci-dessous est 1/ d’identifier le site de production lié à l’exposition allergénique d’abord chez le patient asthmatique, à l’aide d’un modèle de test de provocation bronchique spécifique (provocation allergénique) 2/ d’identifier ensuite le site anatomique de production du NO exhalé chez les patients souffrant de rhinite allergique sans asthme associé 3/ de préciser le rôle de cytokines de type Th2 et de l’alarmine IL-33 dans l’élévation saisonnière du FENO rencontrée chez les patients souffrant de rhinite allergique saisonnière.Résultats1/ L’excès de production du NO dans les voies aériennes des sujets asthmatiques liée à une exposition allergénique aiguë trouve son origine principale dans les petites voies aériennes conductrices. Il s’agit donc d’une amplification de la production observée chez les sujets asthmatiques à l’état de base.2/ L’élévation du FENO observée chez les patients souffrant de rhinite allergique saisonnière provient d’un excès de production du NO localisé principalement dans les mêmes petites voies aériennes que chez les sujets asthmatiques. L’augmentation du FENO en saison pollinique (i.e. secondaire à une exposition allergénique naturelle) est à nouveau une amplification de cette production basale.3/ L’épithélium bronchique, source principale de la production du NO présent dans l’air exhalé, semble aussi activé chez les patients atteints de rhinite allergique que chez ceux souffrant d’asthme allergique si l’on en juge par la production d’IL-33. La production excessive d’IL-33 semble inhérente à la présence d’une maladie des voies aériennes et indépendante de la pression allergique. L’augmentation du FENO observée en saison pollinique chez les patients souffrant de rhinite allergique saisonnière, s’accompagne d’une élévation de différents marqueurs d’inflammation de type 2, connus pour être associés à de l’élévation du FENO dans l’asthme. On peut donc en conclure que l’élévation du FENO dans cette situation chez les patients atteints de rhinite allergique saisonnière est liée à une augmentation de l’inflammation dans les voies aériennes inférieures. L’ensemble de ces travaux renforce la notion de « one airway » one disease » liant l’asthme et la rhinite allergique : les voies aériennes inférieures semblent être le siège d’un même processus inflammatoire, localisé aux mêmes sites, et d’une activation anormale de l’épithélium bronchique.