Résumé : Le cuivre occupe une place importante en Afrique centrale tout au long du second millénaire, notamment dans les échanges. Les gisements du bassin du Niari au sud de la République du Congo, mentionnés dès le 16e siècle dans les sources européennes, ont ainsi joué un rôle économique d’envergure. Ils auraient contribué au développement de plusieurs entités politiques de la zone dont, notamment, le royaume Kongo.Les données directes sur la métallurgie primaire du cuivre dans cette zone restaient cependant limitées à cause du laconisme des sources historiques et de l’insuffisance des données archéologiques. Cette thèse avait donc pour but d’identifier, de dater et de caractériser les différentes productions de cuivre que le bassin du Niari a pu connaître, d’en comprendre le contexte technique, mais aussi sociétal et d’appréhender le rôle que ces productions ont pu jouer à l’échelle régionale, dans les échanges et au niveau sociopolitique. L’étude du matériel céramique et métallurgique récolté lors de trois campagnes de fouilles et de prospections a permis d’identifier plusieurs types de productions métallurgiques différentes rattachées à quatre grandes périodes d’activité entre le 9e et le 19e siècle. La diversité des pratiques métallurgiques et des assemblages céramiques associés suggère une occupation de la zone par des groupes distincts au cours du second millénaire. Ces groupes entretiennent des liens avec d’autres entités culturelles et politiques régionales et leurs productions s’insèrent dans des réseaux d’échanges dont les ramifications sont complexes et multiples. Si l’insertion des zones cuprifères dans ces réseaux varie au cours du temps, certains axes de commerce interrégionaux bien documentés au 19e siècle semblent déjà être bien établis au 14e siècle, attestant ainsi l’ancienneté des échanges sur de longues distances à l’ouest de l’Afrique centrale.