Résumé : C’est pour essayer de répondre, au moins partiellement, à la question qui nous a interpellée pendant les soulèvements arabes de 2011 lorsque le système socio-politique de très nombreux pays arabes a été submergé par la contestation sociale, à l’exception du Maroc où seules desmobilisations timides conduites par le M20F se sont produites, que nous avons élaboré ce travail de recherche doctorale. Les manifestations marocaines qui démarrèrent à partir du mois de février se sont néanmoins taries pour s’arrêter progressivement lors du mois d’octobre 2011. Durant cette période, l’institution royale vécut des moments pénibles, prête à toutes les stratégies aussi bien sur le plan national qu’international, pour faire perdurer son régime.La version officielle prétend que la stabilité du système monarchique marocain revient au fait que le Palais a enclenché des réformes profondes et durables (démocratie/développement), depuis l’accession de Mohammed VI au pouvoir en 1999.Si l’on admet que cette version soit vraie, comment peut-on dès lors expliquer que le Maroc ne cesse de dégringoler dans le classement mondial opéré par l’ONU sur le plan du développement humain, relégué d’après le PNUD (Rapport sur le développement humain de 2016) au 123ème rang, derrière la plupart des pays des soulèvements arabes (Tunisie : 97e rang et Égypte : 111e rang) ? Cela nous autorise à penser que le tandem démocratie/développement en termes de politiques menées est loin d’avoir été les pierres angulaires de cette stabilité. Notre recherche tentera dès lors d’examiner quelles sont les causes les plus profondes de la stabilité du régime monarchique marocain.