par Droixhe, Daniel
Editeur scientifique Buzon, Christine de;Richard-Pauchet, Odile
Référence Littérature et voyages de santé, Classiques Garnier, Paris, page (297-326)
Publication Publié, 2017
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : De mai 1777 au mois d’avril 1781, Eléonore-Françoise de Mandeville, comtesse de Sabran, née en 1750, entretient avec Stanislas-Jean de Boufflers, de vingt ans son aîné, des rapports que l’éditrice de leur correspondance, Sue Carrell, qualifie d’ « amitié fraternelle ». Celle-ci eut notamment pour cadre les mondanités de Spa, dépeintes au quotidien dans des lettres qui évoquent certains épisodes culturels privilégiés, comme la visite à la Galerie électorale de Düsseldorf. Les déchirements de la passion et d’une jalousie quasi maladive y sont entrecoupés des nouvelles les plus prosaïques sur la santé de la comtesse. On soupçonnerait chez celle-ci une autre « affection », d’ordre psychologique ou nerveux, sans des intermèdes hésitant entre détachement et légèreté. Dans la dernière lettre de la comtesse, le chevalier est comparé au mouton Carpigna, piètre courtisan du roi lion dans le Discours des animaux d’Agnolo Firenzuola (XVIe siècle). La vie spadoise y est dite « pas brillante cette année », en raison des troubles qu’occasionnent les débuts de la Révolution. La correspondance dessine ainsi, à travers les désordres de la sensibilité préromantique et les fastes d’une sociabilité réservée à un monde clos, le même crépuscule d’un amour et d’un monde finissant.