Résumé : Cette thèse de doctorat est consacrée aux politiques de transport public gratuit, à travers des données empiriques tirées d'une analyse géographique globale de la FFPT et de programmes particuliers de FFPT à Tallinn (Estonie), Aubagne (France) et Chengdu (Chine). Le travail empirique et les réflexions qui y sont menées résultent d’un intérêt pour les « alternatives » urbaines et d’une réflexion sur la façon dont les celles-ci pourraient être identifiées et étudiées dans le domaine de transports urbains. Reconnaissant la domination des perspectives dites « néoclassiques » et « durables » sur le transport urbain, la thèse propose de remettre en cause cette domination en intégrant une dimension explicitement urbaine dans l'analyse des politiques des transports. L'objectif principal de la recherche est donc de renforcer le lien entre les traditions critiques de la théorie urbaine et la géographie des transports en analysant et en démontrant comment les politiques des transports sont également des politiques urbaines. Elle développe ainsi un cadre inspiré du concept de « droit à la ville » d’Henri Lefebvre. Cela permet d'étudier comment les politiques de transports sont étayées par des questions de gouvernance, de coalitions et de régimes urbains ; quels intérêts et acteurs elle représentent ; comment elles sont au centre de l’entre-preneurialisme urbain ainsi que des résistances aux logiques entrepreneuriales ; quel rôle elle jouent dans la compétitivité territoriale ; comment elle peuvent être explorées à travers des questions liées à la participation des travailleurs et des citoyens, en soulignant le rôle de ses travailleurs et utilisateurs. Dans ce sens, le « droit à la ville » est proposé comme une grille d’analyse critique à travers laquelle la réalité des transports urbains peut être vue, analysée et, de manière volontairement normative, modifiée.