Résumé : FR : Malgré des pratiques de mobilité qui se diversifient, le poids de la voiture au sein des déplacements intrabruxellois reste important. Les nuisances engendrées par ces pratiques sont aussi bien d’ordre économique, social, qu’environnemental et forment un système complexe dont les conséquences dommageables pour la collectivité sont de surcroît accentuées par le contexte urbain.En s’inscrivant dans une logique visant dès lors à renforcer l’utilisation des transports publics et à mieux connecter les différentes parties de la ville, cette recherche pose la question de la desserte des quartiers bruxellois et particulièrement celle d’une meilleure compréhension des logiques sous-jacentes. Pour y répondre, la thèse combine une approche théorique basée sur l’analyse de la littérature scientifique ainsi qu’une approche empirique dont la Région de Bruxelles-Capitale constitue le cas d’étude.Ce faisant, les mesures réalisées à l’heure de pointe matinale d’un jour ouvrable mettent en évidence une forte hétérogénéité des temps de parcours, y compris s’agissant de rejoindre une série de pôles d’activités de premier plan. Il apparaît également que la variance observée est subordonnée à des logiques radiales et concentriques, et que sa partie expliquée n’est pas liée uniquement aux facteurs les plus fréquemment mis en évidence au sein de la littérature, tels que ceux se rapportant à la densité.Par ailleurs, le trafic automobile pèse encore lourdement sur les temps de parcours, les allongeant en moyenne d’un quart en dépit des politiques menées ces dernières années, visant à protéger les transports publics. Mais à côté de cela, l’organisation interne des réseaux a également un impact considérable, ce qui souligne le rôle des opérateurs de transport. La contribution importante, actuelle ou potentielle, des opérateurs autres que la STIB est d’ailleurs révélée.Enfin, devant le manque de cohérence des pouvoirs publics, les résultats obtenus montrent également tout l’intérêt de faire de l’accessibilité des quartiers en transport public un objectif fort de la politique régionale. En effet, alors que 30% de la population bruxelloise réside actuellement au sein de quartiers présentant un déficit d’accessibilité compte tenu de sa localisation, se pose la question d’une vision permettant de lier, sur le long terme, le développement de la ville à des pratiques de mobilités plus durables, ce que permet précisément ce concept géographique fondamental.
EN : Despite mobility practices which are becoming more diversified, the proportion of cars used for travel within Brussels remains significant. The harm caused by these practices has an economic, social and environmental impact, and forms a complex system with detrimental effects on the community, which are more pronounced in the urban context.In a perspective aimed at reinforcing the use of public transport and at making better connections between the different parts of the city, the present research raises questions regarding the service provided in the neighbourhoods of Brussels and, in particular, the underlying rationales and how to have a better understanding of them. In order to answer these questions, the thesis combines a theoretical approach based on an analysis of the academic literature and an empirical approach for which the Brussels-Capital Region constitutes the case study.In doing so, the measurements taken during the morning rush hour on a weekday highlight a marked heterogeneity in travel time, including travel to a series of major poles of activity. It also appears that the variance observed is subordinate to radial and concentric logic, and that the part of it which is accounted for is not only linked to the factors which are highlighted most often in the literature, such as those related to density.Furthermore, car traffic still weighs heavily on travel time, increasing its length by one quarter on average, despite the policies implemented in recent years, aimed at protecting public transport. But in addition to this, the internal organisation of networks also has a considerable impact, which underlines the role of transport operators. The significant contribution – present or potential – of operators other than STIB is also revealed.Finally, faced with the lack of coherence of the public authorities, the results obtained also show how important it is to make the accessibility of neighbourhoods by public transport a main objective of regional policy. While 30% of the population of Brussels currently resides in neighbourhoods with poor accessibility due to their location, the question is raised with regard to a vision allowing a connection between the development of the city and more sustainable mobility practices in the long term, which is precisely what this fundamental geographical concept allows.