par Errera, Jacques
Référence Journal de physique et le Radium, 5, 10, page (1-8)
Publication Publié, 1924-10
Article révisé par les pairs
Résumé : Nous étudions la variation avec la fréquence (λ variant de 300 m à 1 000 km) du pouvoir inducteur spécifique des solides au voisinage du point de fusion. Notre dispositif expérimental est la méthode de capacité de Nernst modifiée. Les expériences de contrôle nous ont donné des pouvoirs inducteurs spécifiques constants pour les liquides étalons utilisés (donc sans aucun phénomène de « dispersion électrique »). Cette première série porte sur la glace, le sulfate diméthylique, le nitrobenzène, l'acide acétique, l'alcool butylique tertiaire, le benzène et le cyclohexane, le bromure d'éthylène, le chlorure de benzoyle, le métacrésol. Les courbes de dispersion dépendent de la température. A toute température, le pouvoir inducteur spécifique croit avec la longueur d'onde. Très prononcé au voisinage du point de fusion, cet accroissement devient faible à basse température. La solidification entraîne une variation brusque du pouvoir inducteur spécifique, variation qui peut changer d'ailleurs de sens avec λ. Pour les hautes fréquences, la solidification diminue le pouvoir inducteur spécifique ; à basse fréquence, au contraire, il semble que les corps augmentent de pouvoir inducteur spécifique en se solidifiant. L'interprétation la plus naturelle est d'admettre que le pouvoir inducteur spécifique d'un milieu matériel peut dériver de deux effets : d'une part, la polarisation par déplacement ou orientalion de particules lourdes et chargées; d'autre part, le mouvement des électrons à l'intérieur de chaque particule qui entraine la polarisation des éléments constitutifs. Ces effets ont une importance relative différente suivant la fréquence et la température. L'état solide, au point de vue électrique, caractérisé par un pouvoir inducteur spécifique faible et constant, commence à une température différente suivant la fréquence.