Résumé : Une étude des rapports et des politiques linguistiques ainsi que des attitudes et perceptions de l’élite burundaise par rapport aux langues enseignées dans ce pays révèle des rapports diglossiques entre le français comme ancienne langue de colonisation et le kirundi, la langue locale parlée par presque toute la population. En effet, une répartition des fonctions entre ces deux langues est encore très nette, le français étant réservé principalement aux productions écrites et à des situations de relations de rôles du type employé/employeur, professeur/étudiant, etc., au moment où le kirundi est privilégié pour les conversations orales et le domaine social. L’élite se distingue par une pratique d’alternance codique qui reflète leurs attitudes par rapport aux deux langues. Le français est une langue rarement parlée pendant que le kirundi n’est pas engagé dans la conquête des fonctions normalement réservées aux langues officielles. En outre, la tendance de la politique linguistique actuelle au Burundi est de répondre à des sollicitations extérieures, notamment celles de la Communauté Est-Africaine (EAC) plutôt anglophone en privilégiant l’anglais et le swahili sans toutefois prévoir des mesures pour s’assurer d’avoir une langue pour l’épanouissement intérieur et une langue d’opportunités et d’ouverture sur le monde extérieur.
A study of linguage compétition and language policies as well as attitudes and perceptions of the Burundian elite showed insights over digglossic relations between French, as the former colonial language, and Kirundi, the local language that is spoken by almost the entire population. In fact, there is still a very clear share of functions between the two languages, with French being the language of the written form and used for role-relation conversations such as between an employer/employee, teacher/student, etc., while Kirundi keeps its bigger share in oral conversations and within the social domains. I addition, the elite’s speech is characterized a practice of code alternation that reflects their attitudes vis-à-vis the two languages. French is barely used in oral conversations while Kirundi is not clearly engaging in the competition for functions which are normally occupied by official languages.In addition, the current trend in language policies of Burundi is to respond to external demands, including those of the East-African Community (EAC) which is rather an Anglophone entity, by putting forward English and Swahili languages without taking measures that could ensure coexistence of a local language for the internal development and a language of opportunities and openness to the external world.